LES CROIX |
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Au détour d’un chemin, une croix se dissout dans le feuillage d’un micocoulier et nous interroge. Depuis quand est-elle là, usée, familière au point d’en être devenue transparente? Par la volonté de qui se dresse-t-elle ici, à la croisée des routes? Combien sont-elles, sur le territoire de notre commune, à témoigner comme elle de la dévotion populaire de nos ancêtres ? |
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| La consultation de documents anciens, notamment du Plan cadastral napoléonien datant de 1827, nous a révélé l’existence de croix depuis longtemps disparues, au bas de l’avenue de la Gare, au croisement de l’avenue du Puits-Allier et de la rue du Général Causse, sur le chemin du Pistoulet, au Moulinas. Et que dire des victimes de la révolution ? Aucun inventaire d’ancien régime ne peut nous éclairer. | |
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Le 18 brumaire de l’an II, le Conseil départemental de l’Hérault décrète : - Article 2 : toutes les croix hors des temples, toutes les effigies et marques extérieures du culte se trouvant dans les rues, aux façades des maisons, dans le terroir seront abattues.
- Article 3 : le fer et le cuivre provenant de ces destructions seront portés au district pour être employés au service de la république.
| L’ordre sera suivi puisque les deux seules croix de la commune assurément antérieures à 1793 se retrouvent, l’une, équipée de broches qui attestent d’une importante restauration, l’autre enchâssée dans le socle d’un calvaire du XIXème siècle. La plupart de nos croix ont été reconstruites après la tourmente révolutionnaire à l’emplacement même des anciennes. |
Si le premier rôle d'une croix est de christianiser un lieu, son emplacement, son orientation, sa composition, une inscription, relèvent des préoccupations multiples. |
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| La plupart des croix de Caux sont des balises sur des chemins anciens pour ne pas dire antiques ou des jalons de carrefour. Elles jouaient un rôle important lors des processions, notamment celles des Rogations. Durant trois jours précédant l'Ascension, les paroissiens, curé en tête, parcouraient la campagne et s'arrêtaient aux croix pour la bénédiction des champs et des vignes. | |
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Des croix marquent les limites entre les communes de | Caux - Neffiès | | Caux - Neffiès - Fontès | | et Caux - Alignan-du-Vent | | |
Ces croix témoignent les savoir-faire artisanaux anciens. L’histoire a conservé le nom de l’un de ces habiles artisans, Jean-Jacques Laurès dit « la Tranquillité de Caux », compagnon, tailleur de pierre. |
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Lexique illustré des croix | La plupart des croix rurales se composent : - d'un pied ou piédestal qui forme le soubassement et repose généralement sur un socle simple ou à plusieurs degrés.Ce piédestal plus ou moins ouvragé composé d'une base, d'un dé et d'une corniche, comporte parfois un texte (épigraphe),
- d'une colonne (section cylindrique) ou d'un pilier (section plus ou moins carrée) composée d'une base, d'un fût et d'un chapiteau avec entablement présentant souvent une série de moulures. Le fût peut être d'un seul bloc (monolithique) ou composé de plusieurs blocs appareillés,
- d'une croix proprement dite, nue ou ornementée.
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Ce résumé est extrait du livre « cinq promenades sur les chemins de croix » écrit par Mme Monique Beugnon. Il présente cinquante croix dont l'âge, l'emplacement, le rôle, la forme et la composition font de chacune un témoin unique du passé, de la ferveur religieuse de nos aïeux. | |
| LES AMIS DU CLOCHER ET DU PATRIMOINE DE CAUX |
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